Quoi faire pour
ma dermatite atopique ?

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Eczéma atopique et sport

Article 8 : Eczéma atopique et sport

Sport Dermatite atopique, quand la peau ne fait pas d’effort.

Bienvenue aux nouvelles et nouveaux !
Pour les anciennes et anciens, merci d’être toujours là ! 🙋🏻‍♀️


Aujourd’hui, je vais vous parler du sport quand ce dernier est lié à la dermatite atopique.

Comme d’habitude, je vais tenter au mieux, d’exposer des problématiques importantes.

C’est un vrai sujet, car quand on a une interrogation, quand on se sent stressé, quand on veut se sentir bien dans son corps (prise de masse, perte de gras, entretien quel qu’il soit), tout, nous ramène à une alimentation équilibrée, un sommeil mesuré et, bien sûr, une activité physique modérée.

Or, quand nous sommes atteints d’eczéma, faire du sport, n’est pas l’activité la plus simple.

Il faut penser à plein de facteurs en amont.

Voici quelques exemples tirés d’expériences personnelles. Loin de moi l’idée de vouloir imposer ma réflexion.

Par ailleurs, je n’ai évidemment pas testé tous les sports ! Ce qui implique de garder en tête que je ne fais que partager mon passé de sportive amatrice.

En ces années précédentes, j’ai rencontré bien des problématiques, qui freinent totalement la pratique de certains sports, qui peuvent même dégoûter de se mettre au sport.

Je n’exagère pas, je n’ai pour autant pas arrêté face aux obstacles mais cela me ralentissait dans la progression et dans la performance que je recherchais.

En effet, quand on a des crevasses sur les mains, un de nos cinquième sens est - très - douloureux : le toucher.

Tenir une raquette par exemple, est terriblement désagréable, c’est une souffrance pendant toute la séance de sport voire même après.

Quand on a les mains en sang, les crevasses sont au contact du manche de raquette. S’ajoute à cela la pression qu’il faut pour tenir la raquette, en plus de la force qu’il faut exercer pour renvoyer la balle quand cette dernière arrive sur nous
Sans oublier d’ajouter l’eczéma au sport en lui-même, l’asthme à l’effort lorsque l’on court, il ne manquerait plus que d’être en extérieur en pleine saison de pollens…! Heureusement que les terrains ne sont pas sous les arbres (oui, car j’ai appris qu’ils évitaient d’en planter sur les côtés du court afin de ne pas avoir à ramasser les feuilles pendant l’automne notamment).

J’ai également pratiqué l’escalade. Ce fameux sport que j’apprécie car l’adrénaline, la peur de tomber du haut de sa voie, la réflexion et précision qu’il faut avoir pour choisir son tracé selon les prises qui s’offrent à nous, sont des émotions que je n’ai pas retrouvées dans les sports que j’ai essayé.

Néanmoins dans cet aspect réellement positif, il y a évidemment l’eczéma qui entre en compétition avec moi-même.

En effet, devoir mettre de la magnésie sur les mains pour bien accrocher les prises, c’est clairement un supplice moral et physique. Je vais mesurer mes propos pour ne pas galvauder ces termes et les laisser aux personnes qui subissent une réelle torture, d’autant plus qu’on pourrait se dire que si je ressens cette douleur, je n’ai qu’à arrêter l’escalade.
J’avais les mains en sang, la magnésie rentrait dans mes plaies et je savais tout aussi bien, qu’en intérieur ou en extérieur, les prises n’étaient pas désinfectées.
Je pouvais donc en faisant de l’escalade, infecter mes plaies, y laisser entrer n’importe quels microbes.

Quand je faisais de la gymnastique, j’avais ce problème aussi, puisque je devais mettre de la magnésie avant d’aller aux barres.

En plus de cela, j’avais (grr, j’ai toujours) une peau très sèche, fragile, sensible, loin d’être esthétique pour des compétitions où le corps de la femme est mis en avant.

Le justaucorps me serrait au niveau de l’aine, au niveau des aisselles, où j’avais déjà des plaques, ce qui m'irritait encore plus. Cela me gênait et provoquait une réelle inflammation de la peau à chaque fin de séance.

À ce jour, je pratique le sport hors club, j’ai donc la possibilité de choisir mes vêtements afin de préserver ma dermatite atopique.

Le but étant de porter une tenue ample, en coton, ou autres matières qui n’agressent pas ma peau. Je suis tiraillée entre porter du noir car ça affine et porter des couleurs claires car en extérieur, quand il y a du soleil, les rayons sont moins attirés, ce qui permet d’éviter une transpiration excessive et donc de brûler ma peau atopique.

Concernant les particularités de ma tenue, j’ai besoin d’avoir des poches ou une pochette à minima, afin d’y mettre des antihistaminiques, mon traitement pour l'asthme, mon téléphone évidemment (la musique m’est primordiale pour le sport en solo tel que la course à pieds par exemple). Et si je pratique un sport en extérieur, je suis obligée de porter des lunettes afin d’être protégée des graminées et des pollens qui virevoltent dans l’air.

Atteinte d’asthme, en tant que jeune-sapeur-pompier, j’ai dû, malgré tout deux fois par semaine minimum, pratiquer différents sports tels que la course à pieds, le cross et donc courir autant que mes camarades, alors que mes poumons ne suivaient pas.

Le pire, c’était quand nous courions en extérieur, pendant la période du pollen.

C’était le combo, la double peine !
Non !
La triple peine !

La difficulté du sport, de l’exercice, évidemment, ajoutée à cela, la pression de mes collègues pompiers, les bronches qui sifflent, la tête qui tourne, les yeux qui grattent, le nez qui pique, la gorge qui s’irrite, la chaleur, la sueur ! Aaaaaah ! Arf ! Atchoum

L’enfer ! La géhenne ! 🤧

Tout comme quand je me suis lancée dans ce défi en janvier 2020, un raid polaire et solidaire en Islande, 100 % féminin, contre le cancer du sein.

Une expérience incroyable, mais le froid, l’asthme dû aux températures négatives, l’asthme à l’effort pendant la course à pieds avec du dénivelé, tout cela faisait de cette aventure, un mélange d’obstacles lié à la santé, plutôt compliqué.

Poursuivons dans ces mésaventures sportives liées à la dermatite atopique.

J’en ai encore plein la caboche !

J’ai fait de l’équitation.
J’aimais bien, car il fallait une concentration sur la pratique sportive, le saut d’obstacles par exemple, doublée d’un lien particulier avec son équidé.

Le problème étant, que je suis allergique aux chevaux.
Ce fut compliqué d’arrêter, d’être raisonnable à l’âge de 8-9 ans. J’avais envie d’évoluer dans ce milieu, mais la santé a eu raison de moi.

Tout comme la natation, que j’ai dû appréhender à la caserne, dans l’eau chlorée ou salée. C’était déjà une sacrée épreuve de devoir me mettre en maillot de bain, à l’adolescence, devant mes copains masculins, en plus de cela, ma peau brûlait, terriblement, desquamait, malgré la douche à l’eau claire, s’asséchait, malgré les émollients hydratants, tiraillait, malgré tous les soins prodigués.

Pendant le sport, si vous sentez la crise de démangeaisons arriver, prenez une pause, respirez en cohérence cardiaque, cela peut être une solution.

Si cela ne fonctionne pas, dans certains cas la peau picote, chauffe. Je prends une douche froide puis mets de l’émollient hydratant et un traitement topique selon si la crise de démangeaisons a eu raison de moi et que j’ai la peau en sang à cause de ce fichu eczéma atopique.

J’ai toujours entendu dire que le sport permettait de lutter contre le stress, contre les angoisses éphémères, contre l’anxiété.

Mais pour moi, ça a toujours été compliqué quand même.

Pour autant, aussi paradoxal que cela puisse être, je ne regrette aucune de mes expériences sportives.

Alors si vous êtes atteints d’eczéma atopique, j’ai simplement envie de vous dire d’essayer, de tenter, d’expérimenter l’activité sportive et physique de votre choix. C’est mon seul conseil.

Quand vous aurez trouvé celle qui vous convient, vous constaterez les bienfaits, votre corps sécrètera des hormones telles que la dopamine, les endorphines, l’adrénaline et votre cerveau associera cela à une source de plaisir, un anti-stress et antidépresseur naturels ! Nous serons toujours atteints de cette maladie, avec les problématiques qui vont avec, les problèmes cutanés, la peau fragile.

Mais !

Vous trouverez une force incroyable en vous, pour parer les obstacles et si ce n’est pas possible, vous aurez essayé, personne ne pourra vous le retirer !

Mais surtout, faites vous plaisir, ne pratiquez pas un sport en vous forçant, c’est le pire du pire pour la tête et le corps ! Alors que nous, nous voulons un corps sain dans un esprit sain 💪

Jade.

Publié le 21/05/2024

Dernière mise à jour le 21/05/2024

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