Il y a un amalgame avec l’eczéma et le stress.
Ceci est mon introduction, elle est importante, à imprimer, à retenir.
Beaucoup d’ignorants (ce terme n’est pas une insulte, je ne l’utilise pas dans un sens péjoratif loin de là), beaucoup de personnes en manque de connaissances sur cette maladie de peau, évoquent le fait d’avoir de l’eczéma à cause de l’anxiété, du stress.
Intox ! Je m’explique :
Ce qu’il faut savoir, c’est que l’eczéma est une maladie de l’atopie. Je l’écris partout, je le dis, je le crie. Cette maladie évolue par crises, par poussées. C’est une inflammation chronique.
Ainsi, lorsque l’on stresse ou que l’on se trouve dans une situation émotionnelle importante, les crises sont majorées. Les poussées s'accentuent.
C’est pourquoi de nombreuses plaques rouges, des démangeaisons intenses, et autres signes de la dermatite atopique apparaissent de nouveau.
Ces signes « dormaient » et n’attendaient qu’une chose : un facteur déclenchant et/ou aggravant tel que l’angoisse, le manque de sommeil ou la fatigue, pour devenir brusquement visibles! Impossible d’avoir cette peau glabre, douce, lisse. Non, il faut des cicatrices, des saignements, des plaques.
Et maintenant que la dermatite atopique se réveille, elle nous empêche de dormir !
C’est évident, l’eczéma et la tranquillité ne sont jamais d’accord ! Eh bien que je sois naturellement d’une humeur accorte, la dermatite atopique joue beaucoup sur mon moral. Cette maladie de peau est impitoyable, elle réapparait sans sans crier gare, s'accentuant chaque fois qu'une contrariété se présente, pour me faire souffrir à coup de fissures et de démangeaisons.
Le manque de sommeil, la fatigue, mettent le corps à rude épreuve :
C’est un fait. Ce n’est pas un "scoop", ce n’est pas nouveau.
Il faut un rythme de vie sain, équilibré, avec un temps de repos minimum, une alimentation variée, une activité physique pour que le cerveau et les muscles se reposent... J’ai beau être abstème, ne pas fumer, la vie n’est pas égale ni équitable pour chacun. Et je sais bien que je ne suis pas la plus à plaindre !
Ainsi, une personne quotidiennement malade, doit puiser plus d’énergie pour vivre "normalement", pour combler l’énergie prise par la maladie. Comme si malgré une nuit de sommeil, au lieu de commencer à 100% d’énergie, elle débutait à 90% ou moins...
En effet, si cette même personne est fatiguée, l’énergie étant une ressource épuisable, elle ne peut pas en puiser plus qu’elle n’en a... s’en suit un cercle vicieux...
Sachant qu’une nuit est censée recharger la batterie, mais que les nuits accompagnées de crises d’eczéma ne sont pas reposantes. En tant que malade, on commence la journée n°2 à 80%, puis s’en suit un cercle vicieux avec un pourcentage d’énergie décroissant.
Un endormissement compliqué à cause de la dermatite atopique, un sommeil non réparateur car ponctué de réveils nocturnes à cause des démangeaisons, un début de journée pas aussi serein que prévu, une humeur malléable, une concentration hasardeuse... De vraies conséquences ont lieu sur la vie personnelle et professionnelle.
Cette fatigue a également un impact sur les poussées d’eczéma.
Vécu
Quand je suis en grosse période de stress, j’ai ce que j’appelle des « crises de gratte ». C’est un terme propre à moi, c’est comme ça que je vulgarisais/décrivais mes poussées d’eczéma plus jeune.
Ce sont des démangeaisons intempestives nocturnes, qui ont lieu vers 2-3h du matin, qui m’empêchent de m’endormir et/ou qui me réveillent.
Elles ne cessent jamais tant que je ne me suis pas lavé les cheveux ou que je n’ai pas pris d’antihistaminiques.
C’est donc un cercle vicieux, le serpent qui se mord la queue : ces "crises de gratte" ont lieu quand je suis stressée, m’empêchant de dormir correctement. Si je suis fatiguée, je m’agace plus rapidement. Si je m’énerve, je ne suis pas au maximum de mes capacités, donc je stresse plus rapidement...
Parallèlement, voici un second cercle vicieux pour moi : quand cela me démange, je me gratte (c’est humain, même si la majorité des gens ont tendance à dire "arrête de te gratter"), ma plaque d’eczéma qui était jusque-là sèche et rugueuse, se fissure.
Apparaissent alors de nombreuses plaies, puis des saignements, ce qui m’énerve prodigieusement. Énervée, je gratte donc encore plus, les poussées s’intensifient alors, les démangeaisons sont de plus en plus fortes, je ne résiste pas et gratte toujours plus...
Nous avons tous connu une période de stress - enfin je pense ? - une période où nous sommes plus fatigués, l’arrivée des températures négatives etc. Toutes ces périodes où le stress est à son comble, où il faut, en plus, gérer la maladie.
J’ai d’ailleurs une plaque d’eczéma sur la main droite, qui ne cicatrise quasiment jamais. Elle n’a pas le temps de cicatriser. Me laver les mains, stresser, mettre ma main dans la poche, voir cette peau si abimée... toutes ces petites actions du quotidien ouvrent la plaque, qui devient ensanglantée, rugueuse. Puis cette dernière me gratte et rebelote.
Aucune cicatrisation en vue, je m’énerve, donc j’ai envie de gratter ! 😤
Conseils :
Je n’ai aucun conseil parfait à vous donner malheureusement.
Des préconisations qui ne s’annoncent guère véridiques pour tout le monde. Chacun vivant sa maladie différemment comme je le dis souvent.
1. J’ai ouï-dire que la méditation, le yoga peuvent être des activités réduisant le stress. De mon côté, ça ne fonctionne pas, je m’y prends peut- être mal, mais je pense aussi que c’est un tempérament. Nous ne sommes pas tous conçus pour aimer la même chose.
In fine, je préfère me dire que ce n’est tout simplement pas pour moi, plutôt que dévaloriser mon potentiel de "calme attitude", si ce dernier existe chez moi !
La cohérence cardiaque en revanche a parfois des effets positifs sur moi ! Notamment avant l’endormissement. Compter dans ma tête, pas les moutons je vous rassure, je préfère les dessiner (le manque de sommeil me fait avoir un humour particulier). Je compte les secondes pour faire mes inspirations, bloquer ma respiration puis mes expirations. Me concentrer sur ma respiration me permet d’évacuer certaines pensées... temporairement seulement !
2. La solution que je peux vous transmettre est de consulter un professionnel de santé spécialisé dans la maladie de peau, tel qu’un dermatologue en qui vous avez confiance. Il vous donnera la solution la plus adaptée à votre peau et à votre situation, avec une pratique à intégrer dans votre routine (relaxation, sport).
L’important étant d’hydrater quotidiennement sa peau.
Egalement, vous pouvez aller voir un psychologue afin de parler et permettre ainsi de réduire le stress.
3. Pour se préparer au mieux à dormir sereinement, je préconise des draps en coton ou en lin, à laver toutes les 2 semaines minimum, avec une lessive hypo-allergénique, sans assouplissant. Pour le sol, il est préconisé de ne pas mettre de moquette, cette dernière agrippants les acariens sur le sol. Tout comme les rideaux, en acheter des facilement lavables est mieux.
Par ailleurs, mieux vaut éviter les coussins et couettes en plumes, qui peuvent être allergisants.
Pour aérer la chambre, en hiver, il est préférable de faire ça matin et soir. En revanche, attention aux périodes de pollen, au printemps voire parfois en été. Mieux vaut aérer la chambre seulement le matin, permettant aux pollens s’il y en a dans la chambre, de s’échapper la journée.
Concernant la température intérieure, il ne vaut mieux pas trop chauffer la chambre car avoir chaud la nuit fait transpirer et la transpiration peut déclencher et/ou aggraver les démangeaisons.
4. Avoir un pyjama en coton ou en lin, également, porter des gants en coton ! Ce n’est malheureusement pas le plus glamour, mais c’est efficace pour faire macérer la crème sur les mains et également empêcher les blessures durant les démangeaisons nocturnes à cause des ongles ! La nuit, l’eczéma peut être plus présent car notre esprit ne peut pas être occupé par des activités ou des discussions avec autrui par exemple. Il n’a qu’une possibilité sinon celle de dormir : réfléchir. Les pensées nocturnes sont souvent celles les plus perturbantes, profondes, stressantes entrainant fatalement des troubles du sommeil, qu’on soit enfant ou adulte. On revient sur la journée passée, aurais-je dû dire cela, aurais-je pu faire autrement, que vais-je faire demain face à telle ou telle personne, devrais-je faire ci ou ça. Ce stress nocturne fait réagir notre corps, c’est pourquoi les crises de démangeaisons sont plus importantes. On se sent seul dans cette nuit interminable, dans cette maladie qui nous ramène au stade de patient impatient constamment.
Il n’y a toujours pas de remède miracle, essayer de se calmer, boire une tisane relaxante, aérer la chambre quelques minutes afin de rafraichir l’air ambiant, mettre de la crème etc.
5. Le stress n'est donc pas à l'origine de l'eczéma atopique, mais peut déclencher et/ou aggraver des poussées.
Chaque crise sera gérée différemment selon les personnes, selon le contexte personnel, familial, financier. L’hydratation de la peau, le port de vêtements en coton naturel, ou la relaxation restant sont des possibilités parmi tant d’autres.
Conclusion
Ceci est ma péroraison, ce sera la même que l’introduction : il y a un amalgame avec l’eczéma et le stress. Et je suis... fatiguée d’entendre ça 😇.
Jade.