Même en l’absence de lésions, il est important de bien prendre soin de sa peau lorsque l’on est atteint d’une dermatite atopique. Voici les bons gestes conseillés.
La dermatite atopique est une maladie multifactorielle. Il a été montré que sa survenue est fortement influencée par des caractéristiques génétiques. Certaines anomalies facilitent ainsi la pénétration d’agents allergènes au sein de la peau. Cela favorise une irritation et par conséquent une inflammation cutanée. D’autres anomalies entraînent une perte accrue en eau au niveau de la peau, ce qui conduit à la survenue de microfissures. Celles-ci sont également un facteur de l’inflammation cutanée. De fait, avoir une peau sèche est un symptôme caractéristique de la dermatite atopique. C’est pourquoi, il est essentiel d’assurer une bonne hydratation de la peau.
Pour hydrater la peau, il convient d’appliquer dessus un émollient, que l’on appelle plus communément une crème hydratante. Il en existe de différentes catégories. Le choix entre celles-ci dépend du degré de sécheresse cutanée et de la saison.
L’application d’un émollient est considérée comme étant la base du traitement de la dermatite atopique. Il a été clairement montré lors d’études que l’utilisation sur le long terme d’émollients apporte un effet bénéfique sur la sécheresse cutanée associée à la maladie. L’usage régulier de ce type de produit permet également d’avoir moins souvent recours aux dermocorticoïdes pour traiter les lésions pour les formes légères à modérées de dermatite atopique.
En pratique, il est recommandé d’appliquer un émollient deux fois par jour dans la mesure du possible. Mais selon plusieurs études, il n’est pas forcément nécessaire de procéder à des applications de façon continue. Une utilisation intermittente peut s’avérer tout aussi efficace pour prévenir la survenue de lésions. Dans tous les cas, il faut tenir compte de son ressenti quant à la sécheresse de sa peau. C’est un peu à chacun de trouver le bon rythme d’application de l’émollient pour que la peau reste confortable.
Concernant la quantité à appliquer, il est conseillé d’utiliser ce que l’on appelle « l’unité du bout du doigt ». Cela consiste à mettre sur son index une noix d’émollient qui couvre la dernière phalange du doigt. Cette quantité correspond à ce qui est nécessaire pour hydrater une surface de peau équivalente à celle des deux paumes de la main. L’émollient est ensuite appliqué sur la peau en massant légèrement celle-ci.
Dernier point sur l’hydratation : celle-ci ne concerne que la peau saine. Il ne faut pas appliquer d’émollient sur des lésions actives car il ne sera pas bien toléré. Les plaques doivent être traitées séparément avec un produit approprié (dermocorticoïdes notamment).
Avant d’hydrater sa peau, il convient de la nettoyer soigneusement. La toilette permet de conserver une peau saine et d’éliminer les agents extérieurs susceptibles de contribuer à l’inflammation cutanée. Si des lésions actives sont présentes, elle contribue à supprimer les croûtes, ainsi que les bactéries en cas de surinfection.
La toilette doit être faite doucement, pour ne pas agresser inutilement la peau. Il est préférable d’utiliser un produit nettoyant sans savon, avec une formulation non irritante et faiblement allergène. Pour cela, différents types de produits existent, en particulier les solutions aqueuses et les syndets (contraction désignant les produits à base de détergent synthétique).
Le recours à un produit nettoyant contenant un antiseptique n'est pas indispensable. Les antiseptiques ont en effet une durée d'action très limitée. L'efficacité de la toilette tient essentiellement à l'action mécanique de se laver.
Il est recommandé que les douches et les bains soient d’une durée limitée (5 minutes par exemple). Une température de l’eau peu élevée est à privilégier. Le séchage doit ensuite être doux ; il est préférable de tamponner la peau avec la serviette plutôt que de la frotter vigoureusement.
C’est lorsque la peau est encore légèrement humide qu’il convient d’appliquer un émollient.
Références
Wollenberg A, Barbarot S, Bieber T et al. Consensus-based European guidelines for treatment of atopic eczema (atopic dermatitis) in adults and children: part II. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2018 Jun;32(6):850-878.
Publié le 20/11/2018
Dernière mise à jour le 20/11/2018
7000046736 – Avril 2024