La dermatite atopique n’est pas simplement une maladie de peau. Par ses répercussions à la fois physiques et psychologiques, elle affecte bien des aspects de la vie quotidienne. Il est donc normal de ne pas forcément se sentir "bien dans sa peau". Pour autant, il est possible d’agir afin de retrouver un bien-être.
Fardeau, prison, enfer, calvaire… Voilà quelques-uns des termes qui vous viennent peut-être spontanément en tête quand vous pensez à votre dermatite atopique. Sous sa forme modérée ou sévère, cette maladie chronique de la peau est en effet susceptible d’avoir bien des conséquences dans votre vie de tous les jours. Ses répercussions peuvent être physiques, psychologiques et sociales. Elles commencent à être désormais mieux connues. Ces dernières années, plusieurs études ont en effet permis de caractériser ce que l’on appelle l’impact multidimensionnel de la dermatite atopique. 1,2.
Entre 20% et 55% des personnes atteintes de dermatite atopique rencontrent des problèmes de sommeil.
Vous dormez mal ? C’est fréquent. Selon les études récemment publiées, entre 20% et 55% des personnes atteintes de dermatite atopique rencontrent des problèmes de sommeil 1,3. Il peut s’agir de difficultés à s’endormir, de réveils en cours de nuit, d’insomnies ou d’une durée de sommeil globalement trop courte. Ces troubles du sommeil sont principalement liés aux démangeaisons. Dans un nombre non négligeable de cas, ils surviennent très régulièrement, voire toutes les nuits.
Les troubles du sommeil ne sont pas sans conséquence, la première d’entre elles étant la fatigue. Beaucoup de personnes atteintes de dermatite atopique disent ne pas se sentir suffisamment reposées lorsqu’elles se lèvent le matin. Elles peuvent alors au cours de la journée être sujet à de la somnolence et avoir du mal à se concentrer.
Au travail ou en salle de cours, cela peut rejaillir sur les capacités à accomplir les tâches demandées. Les études mettent ainsi en évidence un taux d’absentéisme plus élevé que la moyenne parmi les personnes atteintes de dermatite atopique.
D’autres aspects de la maladie ont des répercussions sur la vie sociale. La présence de lésions sur le visage, les mains ou les bras, les envies parfois impérieuses de se gratter conduisent souvent à ressentir avec un poids certain le regard des autres. Il peut être tout simplement difficile d’accepter ce regard. La gêne, voire la honte à se montrer sont des sentiments fréquemment ressentis.
Enfin, de façon plus intime, la maladie peut troubler la vie affective. Il n’est pas forcément évident de se montrer dans le plus simple appareil, de consentir à ce que l’autre puisse voir ses lésions, de se laisser toucher, ainsi que d’accepter les réactions parfois négatives de son ou sa partenaire.
Bref, la vie avec cette maladie est souvent compliquée, notamment lors des périodes de poussées. Il a été ainsi mesuré que, parmi 15 pathologies de la peau fréquentes, la dermatite atopique est celle qui a le plus d’impact sur la qualité de vie dans son ensemble 4. Rien de plus normal dès lors si vous vous sentez triste, anxieux ou déprimé. Les études le confirment : entre 30% et 43% des personnes atteintes de dermatite atopique présentent des symptômes d’anxiété, voire, pour une minorité, de dépression.
Références
1. Hello M et al. Dermatite atopique de l’adulte. Rev Med Interne. 2016.
2. Stalder J-F et al.Patient-Oriented SCORAD (PO-SCORAD): a new self-assessment scale in atopic dermatitis validated in Europe. Allergy. 2011.
3. Richard MA et al. Sex- and age-adjusted prevalence estimates of five chronic inflammatory skin diseases in France: results of the « OBJECTIFS PEAU » study. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2018
4. Misery L. et al. Atopic Dermatitis: Impact on the Quality of Life of Patients and Their Partners Dermatology. 2007.
Publié le 08/03/2018
Dernière mise à jour le 08/03/2018
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